Raid, Trail, VTT, CO

Voici le compte rendu de Guillaume A sur le Moudang! Bonne lecture.

Jeudi 19/08/2021, enfin nous y voilà à St Lary, au départ du fameux GRP, après 1 an et demie à s'entrainer sans mettre de dossard, et après en avoir tant entendu par les copains du Rando Raid 85. Après une saison 2019 compliquée, je m'étais inscrit prudemment sur le 40km en 2020. En 2020, j'ai retrouvé la forme et la confiance pour me lancer sur cette nouvelle course de 60km, bon compromis et bel objectif avec ses 3600m de D+.

On n'a pas été déçu! Un départ sous le brouillard, et l'envie de croquer le Portet et la montagne. La sortie des nuages fut un moment magique pour tout le monde, l'impression de flotter dans un autre monde, et le bonheur simplement d'être là. Mais le Portet, c'est long, et en fin de montée, une douleur s'est fait sentir sous la cuisse, pas cool au 15ème km...

Je m'étire un peu, j'attends Guillaume et Seb au Merlan. On descend tranquille en papotant, photos, on admire le paysage et on se fait doubler par 100 types. Pas grave, le lac de l'Ouule est magnifique, les vues sur le Néouvielle, puis la descente s'engage, longue, pénible sur la route jusqu'à Fabian. Là, on retrouve des têtes connues, ça fait plaisir de voir Nathan, de débrifer le début de course, ravito dans le peloton, la queue pour avoir ses tucs et un bout de saucisson et ça repart. Toujours ma douleur à la cuisse, je cherche la meilleure position pour marcher ou courir pour soulager, pas serein pour la suite.

Les choses sérieuses étaient annoncées, il a fallu attendre pas mal de chemins en approche et un virage pour déboucher sur une vallée haute immense, des pics à perte de vue, une nature sauvage seulement zebrée par une colonne de coureurs multicolores en zig zag dans la pente. Là ça piqué dur: pas de sentier, un dénivelé indécent, des appuis compliqués dans l'herbe, on en rigolait avec les autres trailers, mais 500m plus loin, plus personne ne rigolait vraiment. La montée vers la hourquette des aiguillettes fut interminable, pas à pas, avec l'impression de ne pas avancer, mais le petit plaisir de doubler pas mal de gars encore plus mal que moi. Je me pose à mi-parcours sur un replat à l'écart, je m'allonge dans l'herbe, ferme les yeux et j'écoute le vent qui descend la vallée: on est bien quand même, au bout de l'effort au coeur des montagnes. Je cherche Guillaume qui était quelques minutes derrière, mais ne le voyant ni derrière ni devant, je repars. Descente vers Bielsa, enfin on peut allonger la foulée, j'arrive au milieu des pique-niqueurs et vois Guillaume qui est déjà arrivé, et qui repars aussitôt!

Le ravito est expédié, je repars vers le port de Bataillence, au mental. Vu que j'ai mal partout, je ressens moins la douleur à la cuisse, mais la montée est raide, chaque pas est un effort. J'avance avec des gars sympas, des barjos qui se sont engagés sur le 220, des anciens, ça remet la patate, même si à chaque détour on se rend compte que le col est encore loin, pas grave, on avance! Content d'arriver enfin au port de Bataillence, car après, ça descend. Je me pose 5mn, et voit arriver un groupe de filles en bleu qui papotent, la RAPV team! Je file vers la descente, j'envoie du steak dès qu'on retrouve un semblant de sentier, et cueille plein de myrtilles au passage, c'est bon et plein de vitamines! En traversant un torrent, je me rafraichis et aperçois un portable au fond de l'eau! 50m plus bas un gars le cherchait et m'a béni de lui avoir retrouvé, un gros coup de bol en effet!

Il est temps de voir les granges de Moudang, il fait sombre, le ravito est dévalisé, je suis cuit et il reste au moins 15 bornes. Une nénette file en courant tout sourire, je trace moi aussi, en tachant de garder le rythme jusqu'en bas. Puis la fin de parcours dans la vallée, une bonne grosse bosse pas trop prévue, des chemins en dévers dans la forêt, c'est interminable jusqu'à St Lary. Enfin le village, où il faut garder le rythme pour faire honneur aux gens qui applaudissent, plein d'émotions commencent à monter à mesure que l'arrivée se rapproche, je sèche mes yeux et arrive enfin au pont ou je savais que le rando raid serait là, la famille Chevoleau avec les enfants qui m'accompagnent, Guillaume qui est déjà là, quelle joie d'arriver sous les applaudissements! La bière avec les potes est savourée, que c'est bon !

Ce trail du Moudang fut ma plus belle expérience de montagne en trail, des paysages de dingue, des montées de costauds, une ambiance festive et familiale, des bénévoles au taquet malgré un manque d'effectif, bref le GRP, c'est à faire, et à refaire...